jeudi 31 mars 2016

Pourquoi ce choix de l'IEF ?

Vous m'auriez dit il y a 3 ans que je ne scolariserais pas mes enfants, vous m'auriez bien fait rigoler.
Preuve de l'absence de préméditation, l'un des nombreux points ayant contribué au choix de feu notre maison-en-Normandie était la proximité immédiate (2 minutes à pied, à travers un espace vert... snif) avec une petite école maternelle/ primaire sympa.

Et puis je n'ai jamais vraiment remis en cause ma scolarité. Après tout, avec mon parcours scolaire sans anicroche, mon bac obtenu très honorablement, mes études effectuées sans détour et ayant débouché sur un emploi en lien avec elles, je représente probablement ce qu'on appellerait un produit réussi du système scolaire. 
Jusqu'à récemment je ne m'étais donc jamais mêlée d'analyser d'un peu plus près la manière dont ladite scolarité s'était passée, voire de me demander si certains points pas franchement positifs quand même auraient vraiment été inévitables. Après tout "je n'en suis pas morte"...


Mais voilà, "il ne faut jamais dire jamais", gnagnagna...
Après une longue maturation la décision est ferme depuis maintenant quelques semaines : 
pas d'école pour F. à 3 ans
Jusqu'à quand ? Mystère et boule de gomme.
Voici en tous cas les raisons de notre choix d'IEF.

choix IEF


Bon, je vais tout de suite cafter : la première coupable de ma situation actuelle est Clotilde.

1. Par elle j'ai commencé à m'intéresser à Montessori, et du coup, une fois la pertinence de cette pédagogie confirmée par l'observation du Bébou,  l'IEF a d'abord représenté une manière de faire bénéficier nos enfants de cette pédagogie
  • une manière dans l'absolu, faute d'écoles Montessori dans le coin 
  • une manière abordable, au vu du coût de telles écoles
  • une manière fiable : nous avons vite réalisé que pouvant s'intituler "école Montessori" à peu près n'importe quoi, le sigle ne constituait pas une garantie de l'attitude qui serait adoptée par les enseignants, et partant, du "montessorisme" de l'enseignement dispensé.


2. Deuxième aspect : approfondir ma connaissance de la philosophie Montessori, et notamment réaliser l'importance d'un environnement adapté à l'enfant pour lui permettre de développer son autonomie, m'a sensibilisée à la nécessité de laisser du temps à l'enfant pour exercer ladite autonomie. Cette possibilité de laisser F. vivre à son rythme, de lui permettre de s'habiller seul en 10 minutes au lieu de devoir le faire moi-même en 1 minute pour être à l'heure, constitue un point vraiment important dans notre choix de nous affranchir de l'école et de ses contraintes horaires.


3. 3ème point : Monsieur Bout et moi-même ne sommes pas toujours à l'aise avec les idéologies diffusées à travers les programmes de l'EN, la perspective d'échapper à ces influences occultes ne nous déplaisait pas.

Voici donc les 3 points qui, au départ, m'ont incitée à creuser un peu le sujet, depuis notre arrivée en Alsace, réflexion intensifiée ensuite avec la création de ce blog.


Le truc dra-ma-tique c'est que, si en creusant le sujet ces 3 points se sont vérifiés, ils sont à présent loin d'être les seuls facteurs, ni même les plus importants, dans notre décision
Plus je creuse, plus je m'intéresse à l'IEF, plus l'IEF m'intéresse.... 
Oscooouurs !!!



A ces trois premiers points se dont donc, au fur et à mesure de mes/nos lectures & réflexions, rajoutées plusieurs autres motivations.


4. Avec la découverte d'Isabelle Filliozat et nos premiers efforts pour accompagner le Bébou dans la gestion de ses émotions, est peu à peu née l'envie de continuer cet accompagnement et non de laisser des cours de récréation lui mettre sous les yeux un "modèle" de gestion des tensions, des colères, des conflits, aux antipodes de ce que nous cherchons à lui transmettre. 
Cela nous rend d'autant plus motivés pour passer au moins la maternelle en IEF, de manière à ce que des modes de résolution des conflits soient intégrés avant une éventuelle confrontation à la collectivité et aux charmes de celle-ci.
Par ailleurs, dans le prolongement de Filliozat, nous nous sommes intéressés à la communication non-violente, et cela nous a permis de reconsidérer certains souvenirs d'école (instituteurs secs ou cassants, cahiers déchirés ou jetés à travers la classe,...). Nous nous efforçons de ne pas crier sur nos enfants, un point auquel nous prêtons attention dans le choix de nos modes de garde actuels, ce n'est pas pour que l’Éducation Nationale le fasse "à notre place"...


5. Si Montessori a été notre chemin initial vers l'IEF, creuser ce chemin, notamment par le biais de blogs, m'a amenée à découvrir d'autres pédagogies alternatives (Steiner, Reggio, et surtout Charlotte Mason), et j'apprécie la liberté offerte par l'IEF de faire à sa sauce, de mêler les éléments de certaines pédagogies avec d'autres, le formel et l'informel, en fonction de ses affinités particulières et de ce qui semble pertinent pour l'un ou l'autre enfant.

Plus généralement, autant je n'aurais auparavant jamais remis en cause le principe d'un programme pour tous, autant j'ai maintenant très envie de pouvoir adapter les rythmes et les thèmes d'apprentissage à mes enfants, à leurs besoins ainsi qu'à leurs intérêts.


6. Mes différentes lectures m'ont aussi permis de réaliser à quel point la relation à la société, aux parents, à la fratrie, peut être différente et enrichie grâce à un quotidien IEF :
  • une communication plus fluide, plus apaisée, entre parents & enfants, 
  • moins de compétition et plus de partage entre les frères et sœurs. L'observation lue je ne sais plus où, comme quoi les enfants ne sont plus en compétition pour l'attention des parents le soir après l'école, ni en train de décharger les uns sur les autres les tensions accumulées dans la journée, a vraiment fait "tilt" chez moi
  • une meilleure intégration avec les différents membres de la société du fait 
    • de la participation aux activités du quotidien, permettant l'établissement de relations avec des représentants de toutes les tranches d'âge, non seulement de la leur
    • ainsi que des visites / excursions permises par le moindre temps "scolaire" nécessité par l'IEF. Ce dernier point constitue, pour le coup, une motivation forte à nous investir dans l'IEF de manière durable, c'est-à-dire bien au delà de la maternelle voire du primaire. Mais we'll cross the bridge...

7. Et enfin : l'"envie" : j'adore les bébés mais en ce moment je découvre la richesse des interactions permises par les énormes progrès langagiers de F., et je trouve cette période particulièrement passionnante ! Chaque jour me permet de l'observer apprendre
Participer à ce processus d'apprentissage, l'accompagner, le nourrir.... tout cela me semble très gratifiant. Bon, ok, dit comme ça, ça fait froid. Dit autrement, ça donne : je kiffe ! Assister à ses "premières fois", le voir s'emparer d'un mot, d'une idée, relier deux concepts entre eux...oui, ça me rend GAGA.
Et je me sentirais frustrée à l'idée de devoir sous-traiter à d'autres personnes l'essentiel de ces échanges pour me retrouver, moi, confinée à la gestion des aspects logistiques de sa vie.


C'est en définitive cette envie qui constitue le critère de base dans notre choix : nous estimons primordial que F. et plus tard E. aient la chance d'être accompagnés dans leurs apprentissages par quelqu'un qui ait vraiment envie de les accompagner. 
Puisque (et tant que) c'est mon cas, l'IEF nous assure cette motivation de l' "enseignant", bien mieux que l'EN dont nous connaissons suffisamment de membres pour mesurer à quel point de nombreux professeurs sont fatigués, désabusés, démotivés par les exigences ubuesques d'un système auquel ils ne s'identifient plus guère (je pense - entre autres ! - à une récente conversation, ô combien instructive, sur les exigences de "renotation" des copies de bac quand la moyenne obtenue est trop basse...).

Mais nous restons ouverts au fait que, peut-être, cela ne me conviendra pas ou à un moment, plus, auquel cas une école, choisie avec soin, offrira alors de meilleures garanties à cet égard qu'une maman excédée car n'écoutant pas son besoin.

mardi 29 mars 2016

Pâques - Mouton II, le retour

Tout d'abord : 
Joyeuses Pâques ! 

Nous avons survécu à nos moult kilomètres et les enfants ont très honorablement géré la fête de famille et ses quelques 80 convives...

Ensuite : non non, pas la peine de chercher dans les archives un article intitulé Mouton I.
Mais si il n'y pas eu d'article de blog à son sujet, il y a bien eu un Mouton 1er.

Cette peluche, offerte au Bébou par notre femme de ménage normande lors de ses premières Pâques, avait eu l'insigne honneur d'être finalement choisie comme favorite par Monsieur le Prince - mais sur le tard, car F. n'a finalement eu de "doudou" identifié qu'aux alentours de 18 mois, n'en ayant apparemment pas ressenti le besoin avant.


Pour tardive qu'elle fût, la relation entre le Bébou et son Mouton n'en était pas moins passionnée (même si j'avais restreint le rayon d'action, Mouton n'ayant le droit de franchir la porte de notre appartement que lors de départs en voyage).

Passionnée, cette relation termina en crime passionnel : 

en janvier, le Bébou avait appris à grimper partout, y compris sur les rebords de fenêtre, compétence qui lui avait permis d'acquérir celle de l'ouverture desdites fenêtres.

Une opportunité aussitôt mise à profit pour tester les lois de la gravité, 
  • une première fois avec les pièces d'un puzzle (par temps de pluie, c'est plus drôle!), 
  • une seconde fois... directement sur le Mouton. 
Suicidé du 4ème étage, Mouton 1er disparut et le mystère reste entier : il ne m'a pourtant fallu que quelques minutes pour déposer la Bébounette en sécurité dans son parc, empoigner et habiller le Bébou et courir au bas de l'immeuble chercher la pauvre bête. Mais de pauvre bête, aucun signe - j'eus en revanche la preuve que Mouton avait été précédé dans sa chute par d'autres jouets, que je pus, eux, récupérer au passage.

Drame.
Adieu Mouton.
Au fil des semaines, cette triste fin a été longuement évoquée, commentée, analysée avec le Bébou.
Mouton 1er était régulièrement mentionné au moment du Grand Coucher, son nom manquant à l'appel des peluches conviées.

Dans un coin de ma tête, j'avais stocké l'information de la provenance dudit Mouton: selon la généreuse donatrice, celui-ci provenait du rayon spécial Pâques de chez Leclerc... Avant le décès prématuré de l'animal, j'avais déjà commencé à former le projet de profiter des prochaines fêtes de Pâques pour me procurer un sosie de l'élu, à toutes fins utiles (j'ai encore en tête l'aspect répugnant l'état lamentable des doudous de certains de mes frères et sœurs, et j'espérais ainsi pouvoir répartir l'usure sur deux têtes). 
Ledit décès m'ayant coupé l'herbe sous le pied, nous devisions, Monsieur Bout et moi-même, sur l'opportunité d'aller, ou non, chercher un remplaçant à Mouton 1er (le Bébou ayant au demeurant reporté ses affections, à parts égales, sur différentes peluches). Nous hésitions, estimant quelque part salutaire l'apprentissage que le Bébou avait pu faire sur les conséquences d'une chute du 4ème étage.


Mais sur le chemin de notre weekend de Pâques...
      arrêt forcé chez Cora pour faire le plein de lait de chèvre dont nous étions en panne sèche (boisson du matin pour le Bébou!), 
              d'où, spontanément, détour express de la Gwen par le rayon Pâques, 
                       pouf, localisation d'un petit stand de peluches de la marque de la nôtre.

Et voilà le travail.

 

Nous étions curieux de voir quelle serait, deux bons mois après la disparition du premier du nom, la réaction du Bébou face à Mouton le Deuxième

Succès total !

Extatique, ravi, il a instantanément repris les mêmes jeux avec lui, les mêmes bruits, les mêmes mimiques, et ne l'a pas lâché du weekend.
Observation qui réchauffe nos cœurs de parents soucieux de lui apprendre à exprimer ses émotions, il a non seulement manifesté sa joie, mais l'a aussi abondamment verbalisée, et plusieurs jours après, nous avons encore régulièrement droit à des "suis content d'avoir Nouveau Mouton"...


Vous aurez remarqué le changement de couleur, non pas lié à un état supérieur de propreté, ni même à une volonté de ma part, mais tout simplement, au départ, du au fait que la version grise avait déjà disparu de l'étalage.
C'est finalement très bien tombé puisque cela permet d'éviter toute confusion avec Mouton 1er et donc de bien ancrer dans la tête du Bébou l'aspect définitif de la disparition de celui-ci. Nous avons par ailleurs expliqué que nous avions eu de la chance de trouver un nouveau mouton dans un magasin, mais qu'ensuite nous n'en retrouverions plus donc qu'il fallait faire attention à lui.


Bref, si par hasard, parents, vous hésitez à "remplacer" une peluche, pour nous le bilan a été très très positif...
(soit dit en passant, c'est avec deux exemplaires en poche que j'ai quitté le Cora, l'autre mouton blanc attend d'ailleurs encore dans la boîte à gants que je lui dégote une cachette sûre)

jeudi 24 mars 2016

Vie pro & Mode de garde - Aspects financiers !

De nombreux critères viennent influer sur notre choix d'un mode de garde, selon nos préférences, nos priorités, nos expériences, nos besoins du moment, aussi ! 
Ainsi était-il plus important pour moi de faire garder F. chez une assistante maternelle quand il était encore notre unique enfant, pour qu'il bénéficie de la compagnie d'autres enfants, alors que j'y accorde moins d'importance maintenant que 1. il a sa petite sœur 2. je prévois d'autres possibilités de contacts.

Un aspect fondamental est tout de même le coût, car encore faut-il pouvoir s'offrir la solution qui nous attire le plus.

Voici donc un billet visant à exposer les principaux paramètres de calcul, ainsi que les éléments que nous évaluons actuellement pour l'année qui vient... 
Ce comparatif ne traite que des 3 variantes que nous avons nous-mêmes expérimentées ou envisagées
- la garde chez une assistante maternelle en étant soi-même l'employeur
- la garde à domicile en passant par une entreprise
- la garde à domicile en étant soi-même l'employeur


Grandes règles de calcul


Plusieurs paramètres rentrent en ligne de compte dans le calcul du coût de revient réel d'un mode de garde
  • le coût de base, qui sera fonction du nombre d'enfants, du nombre d'heures / de jours, et des tarifs pratiqués 
  • la prise en charge (ou non), partielle ou complète, par la CAF, d'éventuelles charges salariales (dans le cas d'un emploi direct)
  • l'aide de la CAF : le complément de mode de garde ou CMG
  • le crédit d'impôt sur les sommes restant à la charge du parent

Dans le calcul des aides de la CAF, rentrent en ligne de compte
  • le nombre d'enfants
  • l'âge des enfants
  • les revenus du foyer
  • la perception, ou non, d'une allocation de congé parental à temps plein, temps partiel > 50%, temps partiel < 50% (ce dernier point influe aussi sur la part des charges prise en charge par la CAF). 
    • Si congé parental à temps plein, pas de CMG, il faut donc calculer ce qui est le plus intéressant, j'y reviendrai. 
    • Par ailleurs, dans le texte du CMG il est stipulé parmi les conditions qu'il faut avoir une activité professionnelle, mais dans les faits il semblerait (en tous cas c'est ce que mes CAF pratiquent - est-ce le cas de toutes ? cela vaut le coup de prendre un  petit RDV...) qu'à partir du moment où on ne perçoit pas le congé parental c'est bon.
  • + d'autres facteurs tels que le fait d'être parent isolé, le handicap du parent ou de l'enfant, etc
et , en dernier lieu, la somme réellement versée pour faire garder les enfants : dans tous les cas, 15% minimum doivent rester à la charge des parents : si on a droit à 400€ d'aide mais qu'on ne dépense que 200€, on percevra 170€ d'aide.

Le détail des aides relatives au CMG se retrouve ici, mais voici déjà les principaux plafonds

Les revenus du foyer constituent le premier critère, et, selon le nombre d'enfants à charge, nous placent dans une catégorie parmi 3.

Les montants varient ensuite en fonction de cette catégorisation et de l'âge des enfants gardés :

Pour l'emploi d'une assistante maternelle ou d'une garde à domicile en emploi direct (on est soi-même employeur), les montants vont de 174€ à 460€ pour un enfant de moins de 3 ans, et sont divisés par deux entre 3 et 6 ans. On perçoit une somme pour chaque enfant gardé.

Pour l'emploi d'une garde à domicile par le biais d'une entreprise, les montants vont de 610€ à 842€, et sont également divisés par deux entre 3 et 6 ans. On perçoit une somme forfaitaire quel que soit le nombre d'enfants gardés.


Trois mode de garde = trois structures de rémunération / coûts différentes


Voici déjà un petit tableau permettant de comprendre les principales différences dans la structure de coût des trois modes de garde.


Applications pratiques au sein de la famille Bout


1. reprise pro post-Bébou

Voici à quoi ressemblait l'équation lors de ma première reprise professionnelle, après la naissance de F. Je reprenais à 80%, avec des journées assez longues d'où un contrat à 44h (4x11h) / semaine.
Pour un seul enfant, avec un volume horaire aussi important, la solution assistante maternelle se détache clairement du lot (à moins de gagner très très très bien sa vie...).

NB: je remarque que j'ai laissé la mention" allocs" alors que pour un premier enfant, elle ne s'applique pas

2. reprise pro post-Bébounette

Avec mon rythme actuel (4 journées un poil plus courtes) et deux enfants de moins de 3 ans, voici ce que donnerait le budget sur un an (je parle au conditionnel car dans les faits, la solution ass mat nous coûte moins puisque, CDD oblige, nous répartissons le crédit d'impôts sur quelques mois au lieu de l'année entière).
Il n'empêche que ça fait quand même une sacrée somme, et que quand j'ai fait le calcul avant ma reprise, je me suis dit que vraiment, la collectivité ne m'attirait certes pas, mais que je voyais bien comment on pouvait aussi ne pas avoir forcément le choix notamment avec des enfants rapprochés!

à noter, concernant la garde à domicile en emploi direct, que renoncer au bénéfice du congé parental à temps partiel permettrait de ramener la part de cotisations à payer à 314€.
Au premier abord, un point intéressant, mais pas si on prend en compte que du coup on aurait moins de diminution d'impôts.
Garder la version congé parental + charges plus importantes représente quand même une différence de 50€ par mois...

Le même calcul est à faire quand on n'a pas d'activité pro mais qu'on souhaite faire garder ses enfants de manière régulière: il s'agit de réfléchir à l'opportunité, ou non, de renoncer à percevoir son congé parental à temps plein. Selon ses revenus, le coût de la garde, le nombre d'heures, une solution peut être plus avantageuse que l'autre


3. calculs actuels en vue de mon potentiel futur 50%


Remarque qui a son importance : le salaire que nous verserions à notre ass mat le cas échéant ne serait pas suffisant pour la faire vivre ...
Employer une assistante maternelle sur un tel temps partiel ne peut fonctionner que si 
  • elle a un agrément lui permettant d'accueillir d'autres enfants au contrat plus rémunérateur (si par exemple elle avait un agrément pour 4, elle pourrait avoir deux temps pleins + les nôtres en complément de revenus). Ce n'est pas le cas de la nôtre, son logement étant trop petit elle n'a un agrément que pour deux enfants.
et/ou
  • elle trouve une autre famille à temps partiel pour compléter sa semaine : ce "partage d'ass mat" impose un planning un peu fixe (lundi c'est vous, mardi c'est nous, etc), et de bien s'entendre et se coordonner avec l'autre famille ; il représente un risque pour la nounou car il peut toujours arriver qu'une des familles la plante en cours d'année. En ce qui nous concerne c'est l'hypothèse à l'étude car de bons amis à nous, tout jeunes parents, gèrent leur bébé at home en profitant que Monsieur exerce sa profession en télétravail; mais le papa aurait besoin de certains jours bébé-free pour bosser sans interruption, donc il pourrait prendre les jours que nous ne prenons pas et assurer ainsi le complément de revenu dont aurait besoin notre assistante maternelle.

Premier point, et soulagement une fois les calculs effectués : les 3 solutions rentrent dans notre budget, j'ai inclus l'aspect ménage dans le calcul car je pourrais demander quelques tâches à notre éventuelle garde à domicile ce qui allègerait notre budget ménage par ailleurs. 
Le confort de la garde à domicile me tente bien, mais celui de déjà connaître la personne à qui nous confions nos enfants aussi. Si nous optons pour de la garde à domicile, j'hésite aussi à la recruter/gérer moi-même, ou à confier la présélection et la gestion à un organisme....
Moralité, en ce qui nous concerne nous ne sommes pas fixés, nous attendons
  • que les choses se confirment chez moi (50% or not 50%) 
  • que nos amis décident si notre assistante maternelle leur convient
  • et que notre assistante maternelle ait pris sa décision quant au fait de continuer avec nous sur ces bases-là

Pour vos propres calculs...

Quelques remarques

En règle générale, on peut observer que moins y a d'heures, moins elles coûtent cher. Non seulement au total (bien entendu ;-) ), mais surtout: l'heure est moins chère dans la mesure où une plus grande partie est absorbée par les différentes aides / crédits d'impôt. Et rappelez-vous que le crédit d'impôt s'applique, pour le coup, quelle que soit votre situation, et y compris si vous êtes en congé parental !

La différence entre assistante maternelle & garde à domicile peut parfois aussi tout simplement se faire au niveau de la trésorerie : dans notre cas actuel par exemple (40h hebdo pour deux enfants), une garde à domicile en emploi direct nous reviendrait moins cher qu'une assistante maternelle, à l'arrivée, une fois les impôts payés (ou pas). Ce "une fois les impôts payés" n'est pas anodin : il signifie qu'il faut bénéficier d'assez de souplesse budgétaire pour pouvoir se permettre de débourser une très grosse somme tous les mois et attendre l'année suivante l'effet sur les impôts.


Ressources utiles (en plus d'un fichier excel...)
  • le site de la CAF, où vous pourrez vous renseigner sur les aides ET faire des simulations
  • le site de pajemploi vous permet de faire, en quelques clics, des simulations sur le coût des différents modes de garde en emploi direct, le poids des charges, etc
  • pour trouver rapidement votre RAM (relais d'assistante maternelle), qui vous fournira les fourchettes de salaire horaire en vigueur chez vous ainsi que la liste des assistantes maternelles agréées
  • pour faciliter les calculs de coût et notamment calculer le coût d'un accueil en crèche dans votre ville 

Voilà pour ce tour d'horizon, j'espère qu'il vous sera utile, n'hésitez pas à réagir, mais aussi à intervenir si vous voyez des précisions intéressantes à apporter !
Je reviendrai parler sous en rapport avec l'IEF...

mardi 22 mars 2016

Vie pro & Mode de garde - Critères de choix

Parmi les différentes questions se bousculant dans ma petite tête, figure en bonne place celle du mode de garde optimal pour l'an prochain.
J'en profite donc pour vous pondre un premier billet plus général sur les différents modes de garde à disposition de parents pro : leurs avantages, et leurs inconvénients.

Je poursuivrai très prochainement (c'est quasiment prêt!) par un billet détaillant les implications financières de ce choix, puis j'enchainerai sur un autre billet plus spécifique concernant le choix d'un mode de garde dans un contexte d'IEF.

je suis désolée, j'ai pas pu résister... ;-)

    Crèche : la solution clé-en-mains qui rassure

Avantages
  • apprentissage de la vie en collectivité, l'enfant grandit au contact d'autres enfants
  • coût moindre ; 
    • celui-ci varie cependant selon les revenus; 
    • en revanche cela permet de garder son droit à l'aide de la CAF pour du babysitting par exemple
  • une structure rassurante, offrant des garanties
    • un déroulé de la journée connu et garanti : activités d'éveil, chants, etc
    • présence simultanée de plusieurs professionnelles, encadrées par des professionnelles : moins de risque de dérapages même si des histoires telles que celle-ci montrent qu'il n'y a pas de risque zéro
  • une logistique simplifiée : repas et couches fournis
  • fiabilité : en cas de maladie d'un des membres du personnel, vous n'êtes pas le bec dans l'eau

Inconvénients
  • confrontation à la collectivité
    • moins de respect du rythme de l'enfant
    • conditions moins maternantes, même si il y a souvent une personne référente, l'enfant est géré par différentes personnes
    • il bénéficie de moins d'attention, avec un taux d'encadrement d'un adulte pour 5 enfants qui ne marchent pas, 8 enfants qui marchent (2 ans) pour les grosses structures (les petites structures mélangeant les âges, c'est souvent 1 pour 6 qui est retenu)
    • au vu du nombre d'enfants, le vôtre peut observer et apprendre tout à loisir à pousser, taper, sans que l'encadrement soit disponible pour enseigner une meilleure manière de gérer les conflits
    • J'avoue que j'ambitionne de profiter de l'expérience prochaine d'un très cher membre de mon entourage familial (coucou toi!) pour me rassembler de quoi publier ici un petit exposé sur le système des crèches en Finlande. De ce que j'ai pu en lire, ça n'a rien à voir, et puis ça vous instruira. Non mais.
  • moins de respect de vos choix d'éducation
    • c'est toute une équipe qu'il faut convaincre d'utiliser des couches lavables, toute une équipe qui doit coopérer pour donner du lait maternel, toute une équipe qui doit être OK pour accompagner un tout-petit prêt "avant l'heure" à se passer de couches, toute une équipe qui doit être en mode empathique; 
    • on ne connaît pas forcément bien tous les membres du personnel, et on n'est pas à l'abri de l'irruption de quelqu'un avec qui le courant passe mal à l'occasion d'un remplacement suite à maladie ou d'un recrutement en cours d'année
  • horaires peu souples, notamment si horaires décalés ou réunions inopinées le soir...
  • endroit idéal pour choper tous les microbes, et ramener à la maison les rhumes, angines et gastro qui raviront les nuits des parents
  • nombreuses sont les crèches qui renvoient les enfants chez eux à la moindre poussée de fièvre, même si celle-ci est due à une pauvre poussée dentaire. Compliqué à gérer au niveau pro si cela se répète trop souvent!
Je m'arrêterai là concernant les crèches, le choix nounou / crèche est très personnel et j'ai rarement vu des parents "indifférents", c'est un choix qui divise (au moins autant que celui de vouloir connaître, ou non, le sexe du bébé avant la naissance).
Je ne me suis de ce fait jamais renseignée au-delà de ces éléments puisque j'étais de la fraction "crèche, tu n'auras pas mon gosse" et que cette tendance n'a fait que se renforcer avec le temps et notamment avec mon intérêt grandissant pour l'éducation bienveillante et la CNV.


    Assistante maternelle : une solution plus individualisée et encore abordable

Avantages
  • Ambiance plus familiale : selon l'agrément dont elle dispose, elle garde maximum 4 enfants en même temps (et dans ce cas, l'un au moins est scolarisé) 
    • plus compatible avec le respect du rythme de l'enfant 
    • l'enfant bénéficie de la compagnie stimulante d'autres enfants, mais point trop nombreux
  • Des repères fixes et rassurants pour l'enfant
    • un deuxième endroit où il est habitué à dormir, ce qui peut faciliter d'éventuelles sorties par ailleurs
    • un repère affectif fixe pour l'enfant
  • une relation unique plus favorable au respect de vos choix d'éducation
    • on choisit l'assistante maternelle, donc on peut en choisir une dont les principes d'éducation sont proches des nôtres
    • on est employeur de l'assistante maternelle, donc pour le quotidien elle doit prendre en compte nos souhaits et remarques
  • potentiellement plus de souplesse pour combiner avec les aléas de la vie
    • si on s'est mis d'accord là-dessus, possibilité d'arriver en retard ou déposer l'enfant plus tôt si urgences / réunion / bouchons... Cet aspect souplesse se vérifie plus ou moins selon les cas, mais en tous cas on peut en faire un critère dans le choix. 
    • De la même manière, les nounous acceptent plus facilement de prendre des enfants malades, tant que les risques de contagion restent limités.
  • coût : variable, selon les régions, les personnes (d'expérience : les moins chères sont parfois les meilleures ! celles qui ne font pas ça que pour le fric)
  • repas qui peuvent être fournis, ou pas: c'est un avantage ou un inconvénient, selon ce qui vous arrange vous...

Inconvénients
  • 4 enfants ça peut faire beaucoup
    • le rythme des autres enfants peut quand même venir perturber celui du nôtre (ainsi la sieste de F. était-elle raccourcie par la nécessité d'aller chercher l'enfant scolarisé à l'école)
    • les autres enfants peuvent aussi ramener des microbes, notamment celui qui va à l'école. Mais là-dessus nous on a plutôt été veinards !
    • notre enfant est élevé en compagnie d'autres enfants...ce qui peut être difficile à gérer si les modes d'éducation sont aux antipodes! A la fois parce que la nounou va devoir composer avec les exigences des différentes familles, et aussi du fait que notre enfant imitera forcément les manières de se comporter des autres enfants (taper, pousser, grossièretés,...)
  • Peu de garanties, tout repose sur la confiance
    • on choisit l'assistante maternelle donc on ne peut se fier qu'à nous pour ne pas se rater dans la sélection. Et très honnêtement, faire confiance à la PMI en mode "si elle a eu son agrément c'est qu'elle est bien" est la dernière chose à faire : des personnes travaillant en PMI ont confirmé ce que mes premiers entretiens de recrutement de nounou m'avaient démontré : pénurie de places en crèche oblige, il ne s'agirait pas d'aller mécontenter la foule, il doit y avoir un nombre suffisant d'alternatives disponible donc son file un agrément à quasiment n'importe qui. On préfère attendre la survenue d'un problème avéré pour intervenir et retirer éventuellement l'agrément...
    • le recrutement est d'autant plus crucial qu'ensuite, elle est seule, chez elle, avec l'enfant, toute la journée, sans aucun contrôle (le contrôle annuel de la PMI est annoncé à l'avance, pas de visite surprise). Le net et les médias regorgent d'histoires dramatiques, je vous déconseille d'aller trop en lire...
    • le déroulé de la journée dépend totalement d'elle, elle peut faire 1000 choses sympa, ou coller l'enfant dans son lit / son parc / devant la télé
  • on est employeur donc c'est une relation délicate à gérer : exprimer ses souhaits, formuler des remarques... et gérer l'aspect administratif
  • si changement de nounou, rupture affective pour l'enfant (cela peut facilement être le cas en cas de grossesse de la nounou, par exemple)
  • certains parents ont du mal avec la manière dont l'enfant s'attache à leur nounou, des sentiments de jalousie/rivalité peuvent venir compliquer la relation parent / nounou
  • L'environnement dans lequel est accueilli l'enfant peut être plus ou moins sympa (notamment par rapport à votre domicile) en fonction du coût de l'immobilier de votre région, des moyens de l'ass mat: notre ass mat normande avait une maison avec jardin, curieusement ce n'est pas le genre de logement à la portée d'une ass mat à Strasbourg

Pour assurer un (tout petit peu) plus de contrôle, on peut se tourner vers les crèches familiales : des assistantes maternelles qui accueillent les enfants à domicile mais de manière un peu plus encadrée : participation à une ou deux demi-journées d'activité par semaine, visites de contrôle plus fréquentes,... (dans les faits il est bon de se renseigner, le sérieux des contrôles effectués varie selon les crèches familiales).
Par ailleurs c'est alors la crèche qui est l'employeur de l'assistante maternelle, la gestion administrative s'en trouve simplifiée, la gestion de la relation aussi.
Et les tarifs sont calculés autrement, en fonction des revenus, ce qui peut être intéressant en cas de faibles revenus.
Mais... les places sont rares, et encore davantage si on est à la recherche d'un temps partiel (il y a d'ailleurs souvent un seuil limite, que j'ai toujours vu fixé à 30h/semaine)

Dans tous les cas, deux éléments essentiels conditionnent le succès de ce mode de garde
- la sélection (le sujet est assez vaste pour mériter un article spécifique sur le sujet, alimenté par mon expérience de maman employeur et mon expérience de recruteuse)
- la gestion de la relation au fil des jours


    Garde à domicile

Avantages
  • confort!!! Pas de trajets, pas d'enfants à presser, habiller, ni de de sacs à préparer; possibilité de se décharger de quelques tâches ménagères
  • repères (affectif et spatiaux) fixes pour les enfants, dans un environnement qu'ils connaissent
  • ambiance familiale, entre frères et sœurs
  • c'est vous qui définissez la richesse de l'environnement dans lequel évoluent vos enfants au quotidien
    • lieu de garde a priori sympa (sauf si vous avez des soucis de logement, auquel cas parfois votre enfant sera effectivement "mieux logé" chez une ass mat)
    • si vous n'avez pas de télé, peu de risques qu'on puisse coller vos enfants devant
    • idem pour les livres, les jeux : c'est vous qui définissez ce qui passe entre les mains de vos enfants
  • rythmes, menus et principes éducatifs fixés par vous, et uniquement par vous, sans influence d'une autre famille
  • éventuellement, vos voisins peuvent vous dire si ils remarquent des trucs bizarres

Inconvénients
  • seule avec les enfants, donc dérapages, négligences, non prise en compte de vos recommandations possibles
  • seule chez vous, donc il faut faire confiance
  • pas de contact très régulier avec d'autres enfants
  • selon l'agencement de la maison, ce système est plus ou moins compatible avec du télé travail / le fait d'être soi-même à la maison pendant les heures de garde
  • on est employeur donc là encore, c'est une relation à gérer, et l'aspect administratif est aussi à prendre en compte
  • coût qui peut être prohibitif
Là encore, la sélection va être une étape clé... là encore, le fait de passer par une structure, par opposition au fait d'employer directement la personne, peut représenter une sécurité supplémentaire ainsi qu'une facilité administrative : on ne paie que la facture en fin de mois, sans s'embarrasser de calculs de congés payés, machin... mais cela a un coût !



Voici donc un tour d'horizon, vu de ma fenêtre (donc horizon forcément limité ;-) ), des avantages et inconvénients de ces 3 grands types de mode de garde

Je n'ai pas abordé ici la garde partagée puisque je n'ai pas creusé le sujet, sauf quelques instants quand il était question qu'une de mes sœurs vienne vivre près de chez nous. De ce que j'ai pu en voir, c'est un mix des deux : du confort, mais aussi d'éventuels soucis pour concilier les demandes des deux familles, leur style d'éducation, etc : du coup en fait il s'agit d'une double sélection : trouver la bonne personne ET la bonne co-famille.

Notre priorité était l'environnement familial, calme, et la possibilité d'une relation individualisée à l'enfant. Mais cela exige d'être prêt à faire confiance à une inconnue, et d'être assez assuré dans sa relation à l'enfant pour ne pas craindre d'être supplanté dans son cœur par ladite inconnue.
Enfin, il faut pouvoir trouver une place, trouver une structure / personne qui nous convienne... et financer tout cela.

Sur ce tout dernier point, je vous promets donc très vite le billet plus spécifique sur l'aspect coût [edit: le voici !], permettant de comparer l'impact financier des différentes solutions. Celui-ci porte uniquement sur les modes de garde individuels: ass mat / garde à domicile, puisque les tarifs des crèches dépendent totalement des régions et des revenus, voire même des structures... et qu'en plus de cela j'ai zéro expérience sur le sujet !


lundi 21 mars 2016

Travailler pour...? - Avoir une vie sociale

Le travail constitue souvent un lieu de sociabilité naturel et facile.
Cette portée "sociabilisante", intégratrice, d'une activité pro est symbolisée par la machine à café : il y a d'autres gens, on dit bonjour, on peut papoter, il y a le temps des pauses, du déjeuner, les échanges sur différents sujets, qui forment un cadre favorable permettant de construire et approfondir des relations.
En plus des relations avec les collègues, il y a les contacts avec des clients, des fournisseurs, des partenaires, ou mieux encore l'URSSAF, l'inspection du travail, la Justice...

Quels qu'ils soient, il s'agit de contacts
  • avec des adultes, permettant donc des échanges plus élaborés que "je veux la cuiller bleue", et portant sur d'autres thèmes que la couleurs des bottes de Petit Ours Brun 
  • suivis, offrant éventuellement davantage (ou plus facilement) de possibilités d'approfondissement que le bonjour-bonsoir avec la boulangère ou le livreur Colissimo.

L'observation de mon entourage m'a permis de réaliser à quel point, pour une personne timide / introvertie, ayant quelques difficultés à "socialiser", c'est-à- dire à nouer des liens, le travail peut donc représenter un vecteur essentiel de socialisation, en "obligeant", en instituant, la mise en contact avec d'autres personnes.

En effet, quand il nous est difficile d'aller vers les autres, la vie pro peut représenter une aide puissante : un cadre protecteur et incitatif, légitimant l'entrée en relation puisque celle-ci se fait sous un prétexte neutre. Une fois la mise en relation effectuée, la récurrence des contacts facilite l'approfondissement des liens sans que la personne n'ait à en prendre l'initiative.

Bien entendu, beaucoup (et c'est mon cas) n'auront pas forcément besoin de ce cadre pour rentrer en relation : aborder une autre maman au parc, lui demander son numéro de téléphone et lui proposer un café, ou s'incruster dans une réunion pour une association et aller à la rencontre de ses adhérents qui se connaissent déjà entre eux.

Cependant cet aspect n'est pas à négliger, tout simplement parce que ce qui demande peu d'efforts à certains caractères peut se révéler une montagne pour d'autres. Renoncer à une vie pro peut alors être source d'un grand isolement et causer un fort et durable repli sur soi. Ayant observé ce phénomène dans notre entourage, j'avoue que c'est un aspect auquel Monsieur Bout et moi-même sommes particulièrement sensibles, et vis-à-vis duquel nous préférons nous montrer prudents.
Plus généralement, même si on est d'une nature à nouer facilement des contacts, la gestion d'enfants en bas-âge (leurs horaires, leurs siestes, leurs colères, la masse de matos parfois nécessaire pour la moindre sortie,...) n'est pas toujours propice à l'entretien de relations suivies. Cela peut se traduire par une phase d'isolement qui, même si elle est ponctuelle, peut elle aussi se révéler difficile à vivre.


Cependant, l'apport d'une vie pro en "vie sociale" est à évaluer pour chaque cas individuel car il varie énormément selon l'organisation du travail (auto-entrepreneur, télétravail, équipes stables ou tournantes....) le type d'entreprises, les types de postes, le secteur d'activité, l'ambiance, les personnes elles-mêmes...
  • Pour ma part, chacune de mes expériences pro m'a permis d'y nouer des amitiés dont plusieurs durent encore aujourd'hui. Outre ces relations "durables", je garde aussi le souvenir d'une foule de conversations marrantes / instructives / profondes avec des personnes qui, si elles ne sont pas restées dans mon entourage une fois notre collaboration professionnelle terminée, auront tout de même contribué à m'enrichir et / ou à me faire rigoler.
  • En revanche il va de soi que l'apport "social" d'une entreprise au sein de laquelle règne un climat délétère et où chacun se tire dans les pattes est à relativiser. 
  • Plus classiquement, une connaissance me confiait que, depuis la naissance de ses enfants, elle ne trouvait plus aucun intérêt aux contacts qu'elle avait dans son milieu professionnel (la com'), tant la culture et les préoccupations de ce milieu étaient à mille lieues de ses nouvelles priorités. 
  • Une autre regrettait, que seule fille, et la plus jeune, dans une ambiance de mecs, elle n'eût personne à qui parler / avec qui apprécier de prendre des cafés. On est ainsi parfois plus isolée au milieu de 30 ou 100 personnes que chez soi...


Par ailleurs, la prise en compte de sa propre capacité à tisser des liens par soi-même peut permettre là encore de réfléchir à des stratégies alternatives : y a-t-il quelque chose d'autre que le travail qui pourrait m'aider à contourner ma timidité et m'aider à m'entourer?
  • Est-ce le moment de renouer avec ma passion pour la peinture sur porcelaine ou de m'inscrire à des cours de broderie? On prendra soin de choisir des cours dont l'ambiance / la taille est favorable aux discussions et à l'établissement de relations plus personnelles, et non une association ou chacun arrive, "consomme" le cours et repart.
  • Si le côté "utilité" est un point important pour moi, dans le sens qu'il m'aide à me sentir légitime pour aborder les personnes (je ne les aborde pas pour un motif "futile", mais pour servir la cause. Je suis "en mission"), serai-je plus à l'aise en m'investissant dans un but caritatif plutôt que dans une dynamique de pur loisir ?
  • La participation à un forum ou les échanges par le biais d'un blog sont également des moyens utilisés par de nombreuses mamans pour entretenir des relations avec leurs pareilles. 
    • Ces possibilités offrent l'avantage de permettre une communication en décalé, donc plus facilement compatible avec les contraintes de rythme liées à des enfants : pas besoin de sortir de chez soi, et on répondra le soir venu, les enfants couchés, à ce que l'autre a écrit pendant la sieste. 
    • Elles peuvent par ailleurs représenter un prélude à des rencontres dans la vraie vie, en permettant d'identifier des âmes-sœurs habitant finalement tout près. 
    • Mais elles présentent aussi le risque d'isoler davantage, si des relations virtuelles prennent le pas / conduisent à se désinvestir encore davantage des contacts "de la vraie vie".
  • La pratique de l'IEF peut tout aussi bien être 
    • un facteur d'isolement : pas de sorties d'école pour rencontrer d'autres parents, et préjugés envers l' "extra-terrestre" peu propices à des conversations prolongées
    • qu'un facteur d'inclusion : approfondissement des relations avec les voisins et les commerçants, intégration au sein d'un éventuel réseau IEF dans les environs, avec ses sorties non-sco, ses échanges de tuyaux et de services.

De nombreux aspects viendront influer sur la réussite de ces "stratégies de sociabilisation alternatives". 
Il vaut donc mieux prendre le temps d'évaluer aussi le contexte, les opportunités et facteurs de risques qu'il présente.
  • urbain, campagnard ? 
  • replié sur soi, accueillant ? Sur ce dernier point, la vie de paroisse peut représenter un énorme atout, ou pas. Ce sera une histoire de culture: 
    • en Normandie, les sorties de messe, où les anciens allaient spontanément faire la connaissance des nouveaux arrivants, nous avaient rapidement permis de tisser des liens puis de les renforcer.
    • Inversement, il manquait à notre première paroisse alsacienne cette chaleur / culture d'accueil, que nous avons en grande partie retrouvée en choisissant un clocher à peine quelques centaines de mètres plus loin.
    • on retrouvera le même potentiel inclusif pour les sorties d'école, si on a des enfants scolarisés, avec les mêmes nuances:  là encore, ce sera une histoire de culture, accueillante, ou pas ?
  • Est-on là depuis longtemps, avec un réseau déjà établi qu'il sera relativement facile d'entretenir, ou arrive-t-on à l'occasion d'un déménagement ?
  • Si déménagement (car souvent cela est l'opportunité de remettre à plat l'équilibre pro), dispose-t-on d'un réseau "naturel" (famille présente depuis longtemps) ou de facilités (contacts préexistants) pour le créer ? 
  • Les associations sont-elles trustées par les mêmes personnes depuis 30 ans, peu disposées à laisser la moindre place à des "étrangers" ?
  • L'IEF est-elle développée dans la région ? Alors que je commence, comme prévu, à rencontrer des familles du réseau IEF du coin, je mesure ma chance d'habiter en Alsace, une région dynamique à cet égard. D'autres amies se retrouvent plus isolées, car si la diversité des familles IEF constitue en elle-même une chance et une richesse, elle peut également signifier que les seules personnes avec lesquelles on pourrait partager sur l'IEF dans la région ont en fait des valeurs, un style de vie, un mode d'éducation tellement éloignés du sien que les échanges en sont rendus pour le moins laborieux.
Il pourra être pertinent de réfléchir à la localisation du logement familial, ou même de la reconsidérer : centre-ville, banlieue, village ? En ce qui me concerne cela a joué dans notre choix d'habiter en presque-centre-ville :
  • proximité de nombreuses familles, 
  • facilité d'accès à des infrastructures culturelles et associatives,
  • mais aussi tout simplement... la possibilité de faire beaucoup de choses sans voiture ! Une dimension qui, il faut bien que je l'avoue, est essentielle pour m'inciter à sortir de chez moi, car étant douée d'un sens de l'orientation proche de 0 (QUI a dit "du négatif " ?? Non, on ne pouffe pas!) et de surcroît nulle pour me garer (mais alors NULLE ! Il est indéniable que je n'ai eu mon permis que parce qu'on ne m'a pas demandé la moindre manœuvre), la perspective (ô combien angoissante: je me pomme, je n'arrive pas à me garer, je me repomme en cherchant une place où me garer) de devoir utiliser la voiture pour le moindre truc se traduirait automatiquement par une moindre activité...
Enfin, dernier point, quel est, de nouveau, mon propre besoin ? Selon les personnalités, là encore, on a plus ou moins besoin d'un large cercle de connaissances pour se sentir épanouie socialement / partie intégrante de la société. Il n'est pas non plus forcément indispensable de se fatiguer à prévoir mille manières de rencontrer du monde si on est d'un naturel plus solitaire et que ce monde nous épuise....

dimanche 20 mars 2016

Votre avis sur l'arc-en-ciel Grimm's ?

Depuis que je traîne mes guêtres sur des blogs éducation / Montessori / IEF, j'ai de nouveaux rêves (I had a dream)
Et notamment, je bave sur l'arc-en-ciel de Grimm's. (le grand, tant qu'à faire)

Je ne suis plus très loin de craquer sous prétexte que en prévision des anniversaires des Bébous qui arrivent bientôt...

Mais pouf, le récent article d'Elsa, d'une petite phrase et d'un commentaire concordant, ébranle ma certitude d'investir ainsi dans ZE-jouet-qui-plaît-FORCEMENT-à-tous-les-enfants-et-ravira-donc-les-miens.

Je sollicite donc votre avis / retour d'expérience.

J'ai pondu un sondage sur le sujet, et je vous serais reconnaissante de détailler un peu votre avis en commentaire de ce billet, soit directement, soit en ajoutant un lien vers l'éventuel article de votre blog qui présenterait ce bidule et vos expériences avec.

Vous me permettrez ainsi de balancer 70 euros avec bonne conscience, ou de les garder précieusement, ce qui est bien aussi car je ne manque pas d'idées pour les dépenser, oh ça non !


Merci !!!

verdict ici

vendredi 18 mars 2016

Bébé dans le dos [temps de travail et IEF]

[Disclaimer : je suis très énervée]


Les choses avancent bon train concernant mes perspectives de continuer mon job actuel au-delà de la fin mai, mais sur un 50%
Suite à vos avis, j'ai effectivement proposé un fonctionnement 2 jours plein de présentiel + l'équivalent d'une demie journée en télétravail, et cette proposition a intéressé tous les gens à qui j’en ai parlé. Ce qui n’est pas peu dire puisque, vu les circuits complexes de prise de décision ici, j’en parle à tout le monde ou presque…. ;-). C'est assez caractéristique d'entendre des gens n'ayant RIEN à voir avec le schmilblick dire qu'ils vont remonter le point car ça peut toujours servir : c'est effectivement le cas.
En revanche, fidèle à ma résolution, je n’en parle qu’avec des personnes avec qui je suis en contact de manière normale, je ne me suis pas amusée à réseauter au-delà.

Mercredi j’avais un point sur le sujet avec mon chef (officiel, mais qui n’a rien à voir avec mon quotidien, bref, organisation matricielle toussa) en préparation d’une conf call qu’il devait avoir avec l'une des nombreuses personnes ayant son mot à dire sur le sujet. 
L’occasion de redire précisément 
  • mes souhaits, 
  • en quoi ça peut les intéresser, 
  • et puis, pendant que j’y étais, de signaler que si cela se faisait il faudrait aussi revoir mon salaire à la hausse (oui je veux travailler moins pour gagner plus)

Retour dudit chef ce jeudi matin : 
  • ça avance, machin, super, chouette, mail, conf call, reparler, bla bla bla… 
  • puis hop, il mentionne au passage qu'il a aussi spontanément, durant cette conf call, émis l'idée que je pourrais récupérer, en plus de celui pour lequel je compte rester, un autre périmètre d’une trentaine de personnes actuellement géré par quelqu’un d’autre. 
J’admets que la proposition a du sens en tant que telle (fonctions et problématiques voisines des gens dont je m’occupe actuellement), mais je freine tout de suite « euh, en revanche ça va commencer à faire beaucoup, ça risquerait de ne plus tenir sur un 50% »
Et lui d’enchaîner « ooh bah je pense que tu as un peu de flexibilité là-dessus, on pourrait imaginer du 3 jours par semaine ».

poignard dans le dos
ceci est une carte du jeu Super Munchkin
PARDON ??? Argh ! 
Prise de cours je n’ai pas pu répondre clairement sur le sujet d’autant que j’étais déjà en retard pour ma réunion suivante, mais … grrrrr !

Quelques heures de réflexion m'ont permis de réaliser que ce qui m’énerve le plus est qu’il ait osé en parler comme ça à une tierce personne sans me consulter auparavant. Cette manière de me forcer la main me hérisse au plus haut point. J'ai réalisé que si je n'intervenais pas rapidement, je pouvais me retrouver mise devant le fait accompli : en mode "c'est ça ou rien". Que je pourrais me retrouver tentée d'accepter quelque chose qui ne correspond pas à mes attentes.
Or c'est une inversion des rôles, eh : dans cette affaire, c'est moi qui dis "c'est ça ou rien". J'ai pris le temps de me recentrer sur mon besoin : et je n'ai pas besoin de ce job.


A la suite de quoi je l'ai rappelé dans l'après-midi afin de réexpliciter le deal : 50% max, ou rien ! 
Et hors de question d’avoir une activité d’un dimensionnement tel que je ne puisse en fait la traiter sur un 50% et que pour bien faire les choses je me retrouve à bosser plus que prévu ; 


bosser, moins, oui,
gagner plus, oui, 
bosser gratos, non!


A l'heure actuelle ma priorité est clairement que mon rythme soit compatible avec l'IEF du Bébou
Au fur et à mesure de l'avancée de mes réflexions, et de mes lectures, je prends confiance dans le fait  que ce serait le cas d'un rythme à 50% tel que prévu, en tous cas pour cette première année. Ca me demandera une certaine organisation, de l'anticipation, une bonne dose de souplesse, mais ... je veux pouvoir inscrire cela dans le registre du "c'est possible...."

Mes motivations pour m'investir dans ce boulot à 50% (par opposition à d'autres options) sont alors pour moi :
  • la possibilité de continuer à m'occuper de gens que j'aime bien, qui progressent énormément et dont j'ai envie d'accompagner encore les progrès (par opposition au fait qu'on me rajoute de parfaits inconnus dont je n'ai que faire). Parce que oui, je l'avoue, il est très gratifiant pour moi de les entendre me dire que vraiment il faut que je reste, et de savoir que ce n'est pas dit dans une optique "resto du coeur / donnez un job à la Gwen", mais parce qu'ils sont sensibles à ce que je leur apporte.
  • la possibilité de bien m'en occuper (et non d'être en mode stress / pas dispo pour leur offrir la qualité d'accompagnement dont ils ont besoin)
  • une dernière expérience en entreprise avant de m'en éloigner pour un certain temps, car j'ai plus de mal à imaginer un 50% comme le mien compatible avec 
    • l'IEF de plusieurs enfants / d'enfants plus grands
    • l'agrandissement de la famille : plus d'enfants à gérer, mais aussi parce qu'une nouvelle grossesse m'expédiera quasi immédiatement en arrêt maladie...
  • et puis quelque part, le fait de concrétiser quelque chose qui pour moi, jusqu'à il y a 18 mois - 2 ans, relevait de l'impossible : occuper ce genre de poste à 50%. Symboliquement, cela représente quelque chose d'important, un peu en mode "crever le plafond de verre"/ marcher sur la lune.... oui, presque un aspect militant, faire avancer la cause du temps partiel en France / sur des postes à responsabilité !


féminisme exacerbé


Suite au prochain numéro !


jeudi 17 mars 2016

Transférer avec une pince : variations...ou errances

Épisode 1 : Parmi les premiers plateaux proposés à F. il y a quelques mois, il y avait celui-ci, de constitution simplissime au premier abord.

Mais ma petite pince Ikea s'étant avérée trop étroite pour permettre un bon déroulement de l'activité, j'avais du remiser ce plateau en attendant de trouver matériel mieux adapté.



L'attente fut longue mais une (ô combien rare, depuis ma reprise pro!) excursion chez Leclerc m'a récemment permis de rapporter enfin une pince à glaçons.
Jour de liesse !

Mais ...
Épisode 2 : Le Bébou ayant une nette tendance à surtout privilégier le lancer de pompons ces derniers temps, ma proposition bis a été immédiatement détournée.

Qu'à cela ne tienne !
Épisode 3 : j'ai proposé ladite pince avec des noix.



Là encore, grand intérêt du Bébou.
Si ce n'est que ma nouvelle pince a le bon diamètre, certes.
Mais qu'elle est trop "résistante" pour une petite main d'enfant, l'effort à fournir pour la serrer est trop important, F. a certes réussi  transvaser quelques noix... mais en actionnant la pince à deux mains, et en plus de cela il s'est lassé devant la difficulté du truc (et à vrai dire, même moi elle me muscle la main).

Vous n'imaginez pas ma frustration.
Refusant de m'avouer vaincue, j'ai proposé un 4ème plateau.


Episode 4 : J'avais repéré que les petits bouchons récupérés sur les compotes Good Goût pouvaient se laisser attraper avec ma pince initiale. Le Bébou y arrive à peu près mais le fait de devoir serrer la pince au maximum n'est quand même pas optimal.




En définitive, les mamans, zut, dites-moi tout : OÙ trouvez-vous vos %&£@§$ de pinces compatibles avec l'activité que je cible ???

Nan paske franch'ment...

mardi 15 mars 2016

Travailler pour...? - La stimulation intellectuelle

Le besoin de stimulation intellectuelle est commun à tout le monde, même si la légitimité de ce besoin peut être remise en question pour certaines catégories de population.

Une bonne copine s'était ainsi vue refuser le droit de s'intéresser en profondeur à l'Histoire Médiévale "quoi, tu lis une biographie de [je sais plus trop quel numéro de] Louis? Mais à quoi ça te sert puisque tu es mère au foyer....". Sans commentaires.


Toujours présent, ce besoin est plus ou moins fort, et sera nourri de manière différente selon les personnalités, les types d'intelligence et les centres d'intérêt.


Travailler à l'extérieur peut se révéler nécessaire pour combler ce besoin de stimulation intellectuelle, de confrontation à la nouveauté, d'apprentissage.
En effet nos journées de travail
  • nous confrontent à d'autres problématiques que celles rencontrées chez nous, 
  • nous font rencontrer d'autres personnes, 
  • nous obligent à mobiliser des compétences différentes de celles mobilisées chez soi, et peuvent ainsi représenter la possibilité de développer de nouvelles connaissances. 
En résumé, les situations que nous rencontrons au travail nous obligent à faire fonctionner nos méninges / d'autres méninges que celles sollicitées at home.


Personnellement, mon ancien travail m'a beaucoup nourrie, j'avais le sentiment de me développer énormément, de savoir plus, savoir mieux, faire le lendemain que la veille.
Mon poste représentait un mélange idéal pour moi entre aspects stratégiques et aspects opérationnels, je pouvais manier des concepts un peu compliqués, réfléchir à la manière de les appliquer intelligemment et efficacement ensuite dans le quotidien.
Je suis curieuse et cette curiosité était nourrie par la diversité des sujets à gérer, et mon intellect par la complexité desdits sujets. Ce sentiment d'apprendre en continu renforçait ma confiance en moi, me détendait, me collait un sourire béat sur le visage.
Bref, travailler m'épanouissait intellectuellement.

Dans mon poste actuel, c'est beaucoup moins vrai. Il y a la stimulation de travailler dans un environnement très international et d'utiliser au quotidien plusieurs langues étrangères, il y a quelques problématiques intéressantes, mais je ressens quand même fortement à quel point je suis moins nourrie intellectuellement. Notamment l'absence d'une hiérarchie véritable me poussant à grandir et étant là pour me conseiller, se traduit par une sensation assez nette de faire du quasi sur-place.
Alors qu'au contraire, en ce moment c'est l'éducation de mes enfants, à travers mes lectures "éducation positive" ainsi que mes recherches concernant l'IEF et aussi l'écriture de ce blog, qui me procure ce boost intellectuel dont j'ai tant besoin.


Ainsi l'équation travail à l'extérieur = stimulation intellectuelle se vérifie-t-elle plus ou moins selon les postes (comme le montre mon exemple actuel) mais aussi en fonction de la branche dans laquelle on travaille.

La dimension d'apprentissage peut en effet être relativement absente, que ce soit dans l'absolu (boulot alimentaire) ou parce qu'on a atteint un palier / plafond à ce niveau: le travail qui nous stimulait tant se révèle sans saveur, avec cette impression d'avoir "fait le tour de la question".

A noter toutefois, concernant la notion de boulot alimentaire, que celle-ci est bien plus large que ce à quoi on a tendance à penser spontanément : caissière de supermarché, chargeur de camion...
  • Dans ma vie pro, j'ai vu des gens charger des camions et pour qui ce boulot n'était pas alimentaire, mais source d'une stimulation intellectuelle: j'ai appris qu'il existe une manière intelligente (et d'autres stupides) de charger un camion: réfléchir au poids des colis, à leur fragilité, à la complexité / pénibilité des gestes et manipulations qui seront nécessaires à ceux qui le déchargeront.... Un Tétris mais avec bien davantage de paramètres ! 
  • A l'inverse, j'ai aussi vu des ingénieurs bardés de diplômes faire un boulot alimentaire. Certes, la grande majorité de leur entourage se serait récriée à cette idée, mais ce n'est pas parce que le salaire annuel comporte 6 chiffres qu'on ne s'ennuie pas profondément dans ce qu'on fait. En revanche ledit salaire à 6 chiffres constitue souvent un frein à oser chercher la voie, moins rémunératrice hélas, qui épanouira vraiment.
C'est pourquoi travailler peut même devenir un obstacle à la stimulation intellectuelle : notre vie pro prend beaucoup d'énergie, si le contenu de cette vie pro n'est pas très stimulant, ou moins que ce qu'on serait en mesure de faire chez soi dans le même temps, alors l'énergie consacrée au boulot se retrouve, dans les faits, "volée" à notre développement intellectuel. Tout est relatif ...
Je discutais récemment avec une amie travaillant dans l’enseignement aux jeunes enfants; cette activité l'avait toujours passionnée et stimulée avant d'être elle-même maman.
Ayant récemment repris le boulot, elle constate que celui-ci ne lui apporte plus du tout les mêmes choses maintenant qu'elle a son propre prototype de jeune enfant à la maison, A présent, elle a simplement l'impression de devoir répéter le soir ce qu'elle a fait toute la journée, et d'avoir utilisé pour d'autres enfants l'énergie et la patience qui lui font ensuite défaut avec le sien. Bref, ce n'est plus nouveau, et ce qu'elle apprend elle pourrait tout aussi bien l'apprendre chez elle.



Un point important à prendre en compte dans l'évaluation de cet aspect de nos choix pro, et des stratégies à mettre en place pour assouvir ce besoin, est notre capacité à nous auto-stimuler.

Si on passe facilement en mode autodidacte, il est plus facile de se passer d'une activité pro: pour forcer le trait, un simple passage à la bibliothèque nous permettra de rapporter chez nous un bouquin sur une théorie philosophique inédite, ou un manuel de crochet pour s'y mettre alors qu'on n'a jamais approché une aiguille. Au contraire, si on a davantage besoin d'un stimulant extérieur, on peut être davantage dépendant des challenges fixés par le boulot.

Mais des alternatives peuvent également être envisagées.
Je n’ai peut-être pas le ressort nécessaire pour apprendre seule à coudre, et manque peut-être des bases ou de la motivation nécessaires pour découvrir en solo les bases de l’ornithologie. Mais cela ne veut pas dire que je doive faire une croix sur ces intérêts, ou même, comme c’est souvent le cas, ne même pas me poser de questions sur ce qui pourrait m’intéresser.


La stimulation, le soutien dans l’apprentissage peut aussi passer par d’autres biais
  • rejoindre une association locale : j'ai besoin d'une incitation supplémentaire à prendre le temps de lire, y a-t-il un chouette club de lecture dans les environs ? (un qui lise des livres qui m'intéressent, qui les lise vraiment, et qui les commente avec un peu de hauteur de vue)...
  • ou la créer !
  • parler un peu de son envie autour de soi peut très bien déboucher sur des rencontres (« moi je suis passionné d’oiseaux, je t’apprends ! ») ou des regroupements d’intérêts : deux copines à moi ne réussissant pas toujours à se motiver pour coudre chacune seule chez elle, se retrouvaient tous les 15 jours pour coudre ensemble.
  • être maman IEF (même si la raison principale du choix de l'IEF sera rarement "sa" propre stimulation intellectuelle ;-)) peut aussi avoir l'effet bénéfique de stimuler intellectuellement : je le réalise actuellement : entre la découverte et l'approfondissement de différentes pédagogies, et la préparation des sorties / cours / présentations / dossiers (selon le type d'IEF choisi), l'apprentissage se fait aussi chez les parents !
  • la création d'un blog constitue aussi une possibilité de stimulation intellectuelle : c'est en tous cas ce qui se passe chez moi, puisque cela me pousse à structurer ma pensée, l’approfondir, la documenter davantage… Je projette par exemple, quand j’aurai terminé mon 80%, de regarder ce que je peux trouver comme études sur le sujet du temps de travail / temps partiel : ce qui se fait dans certains pays, et les effets de ces pratiques sur la performance, pour alimenter quelques articles sur le sujet.

C’est l’intérêt d’avoir identifié ce besoin précisément : il permet de réaliser son importance, de s'asseoir un peu pour y réfléchir plus concrètement, et de décider de mettre des moyens en face.

   Oui il est légitime d’avoir envie de s’alimenter intellectuellement,
        Oui prendre le temps pour cela est souvent compliqué quand on a des enfants; et au fond, c'est l'un des principaux avantages du travail à cet égard : « baliser » automatiquement une plage horaire.
               Mais puisque ce besoin est légitime, cela justifie de s’organiser pour confier les enfants le temps des réunions de l’association choisie, du RDV avec la copine-couturière ou le voisin-ornithologue, ou même pour une après-midi de lecture ininterrompue au calme chez soi, dans un café, ou sur un banc au parc.